Pacte du 1er Août 1291

Pacte du 1er Août 1291

Au nom de Dieu, Amen !

Il est honorable et avantageux de confirmer les pactes ayant pour objet la sécurité et la paix. Que tous sachent donc que les gens d'Uri, de Schwytz et du Nidwald, considérant la gravité des temps, et pour mieux se défendre, se sont engagés par serment à s'aider les uns les autres. Il se secourront de tout leur pouvoir dans les vallées et au-dehors, contre tous ceux qui leur feraient violence ou qui leur causeraient du tort.

Par le geste consacré (le serment prêté la main levée et trois doigts tendus), ils ont juré d'observer loyalement cette promesse, et ils ont confirmé, par la présente charte, l'ancien traité de confédération.

Il est entendu que chacun, selon sa condition, reste soumis à son seigneur.

Nous avons juré aussi que nous n'accueillerons et ne reconnaîtrons aucun juge qui aura acheté sa charge, qui n'habitera pas nos vallées, ou qui ne sera pas membre de nos communautés.

Si un conflit surgit entre nous, les Confédérés dont l'avis a le plus de poids, interviendront comme arbitres pour apaiser le différend; les autres Confédérés devront se tourner contre celui qui n'accepterait pas cet arbitrage.

En plus, voici ce qui a été convenu : si un crime a été commis, le meurtrier doit être mis à mort. S'il réussit à s'échapper, il lui est interdit de revenir au pays. Ceux qui accorderaient abri ou protection à ce malfaiteur, seront expulsés des vallées. Si quelqu'un met le feu aux biens d'un Confédéré, il ne sera plus membre de nos communautés. Celui qui, dans nos vallées, prendrait le parti de ce malfaiteur et le protégerait, devra donner satisfaction à la victime. Si l'un de nos Confédérés commet un vol au détriment d'un autre, les biens du coupable seront saisis; ils serviront après jugement, à indemniser la victime.

Surgisse une guerre ou une discorde entre les Confédérés, si l'une des parties se refuse à laisser juger sa cause, ou ne veut pas se soumettre à un arrangement, les Confédérés seront tenus de soutenir l'autre partie.

Ces décisions prises dans l'intérêt de tous devront, si Dieu le permet, durer à perpétuité.

Fait en l'an de grâce 1291, au début du mois d'août.