Sandrine et Riccardo Barilla: Le point conducteur

Le point conducteur, Sandrine et Ricardo Barilla

L’œuvre « Le point conducteur » a été spécialement créée pour le rond-point de Cologny. Cette sculpture est une version XXL du fameux point rouge, symbole de vente sur le marché de l’art.  Elle a été réalisée en acier thermolaqué rouge de 3 mètres de diamètre avec la mention « DON ‘T MISS THE POINT » et a été présentée sur le giratoire du 2 mai au 31 août 2012.
Elle n’est pas seulement un point mais aussi le trait d’union des séries de photographies « Untitled » et « It’s just another job » présentées au Centre Culturel du Manoir de Cologny du 2 au  13 mai 2012.

Don’t FOC* with the red dot

Le point rouge ou the red dot ?....

Qu’il soit sous sa forme francophone ou anglophone, il nous interpelle. Absent des musées, il se mutiplie dans les foires d’art contemporain.
Est-il seulement le symbole de vente ou un lien entre toutes les œuvres qui tapissent les murs ?
Il nous entoure, nous tourmente et nous obsède. Enfin il envahit notre cerveau, traverse l’objectif pour finalement investir nos photos. Aurait-il pris la place du fil conducteur ?
Nous n’en savons rien mais il est là.. et une chose est sûre « Don’t miss the point ». Sandrine et Riccardo, *FOC : Freedom Of Creation

Sandrine et Riccardo Barilla sont en couple dans la vie comme dans leur travail. Elle, franco-suisse et lui, italien, résident et travaillent à Genève. La photo est leur principal moyen d’expression. Plus de huit années de photographies travaillées en binôme, l'œuvre de Sandrine et Riccardo Barilla fourmille de messages à la dualité ambivalente. Entre fusion et dichotomie, les artistes confrontent mots et images, copie et original, visible et invisible, dit et non dit, conscient et inconscient, réalité et représentation. Au-delà de la recherche sémantique, la forme des œuvres s'inscrit dans cette même logique duelle. Séries qui se font écho, tableaux construits en diptyque, interventions verticales et horizontales, Riccardo et Sandrine élaborent un univers artistique bidimensionnel, à l'image de leur double regard, décalé et provocateur sur le monde qu'ils observent, l'œil acéré et distancié, réconciliant ainsi sens et esthétique.

  • It's just another job (2010)
Pendant de la série "Untitled", "It's just another job" s'inscrit dans la continuité du travail de Sandrine et Riccardo Barilla sur le monde de l'art et les règles implicites qui le régissent. Après avoir mis en exergue les relations complexes entre création et spéculation, les photographes égratignent les poncifs qui entourent le statut d'artiste, ils en remettent en cause la pertinence. Quels critères érigent l'artiste au rang de figure archétypale? Quels sont les paramètres qui définissent et justifient sa fonction? A quels diktats l'œuvre se plie-t-elle pour être reconnue comme telle? Autant de questions que le duo soulève en filigrane dans cette nouvelle série, construite comme un manifeste qui interroge la liberté de création et le statut de l'artiste.
 
  • Untitled (2008)

Suite de dix mises en scène, la série "Untitled" propose un regard acéré et critique sur l'art contemporain et le marché qui le fait vivre. "L’homme créa la bulle", "Made in China", "Art Attack" ou "U. Musthave", les titres incisifs et irrévérencieux des pièces se suffisent presque à eux-mêmes. Jeux de mots à l'humour décalé, compositions au minimalisme minutieusement travaillé, allusions subtiles aux codes de deux univers qui ne s'opposent qu'en apparence, chacune des photographies de la série provoque et invite le spectateur à réfléchir sur le devenir d'un art réduit souvent à sa seule valeur d'investissement.

© Sandrine et Riccardo Barilla